Concertation publique MAERA

Entre le 2 mars et le 31 mars 2023

INFOS émanant de Thierry USO de l'association eau secours 34 :
Pour résumer, Maéra va s'agrandir, il y aura une concertation préalable du public concerné entre le 2 mars et le 31 mars
sur le site internet de la Régie, dans les communes concernées et des rencontres avec le public sous la forme d'un forum puis des ateliers thématiques et une réunion publique de clôture
Pour en savoir davantage, lire ci dessous

 

Sujet: Modalités de la concertation préalable relative au projet de valorisation énergétique des boues de Maera
Les modalités présentées lors du CA de la régie du 14 février...
La station de traitement des eaux usées Maera, située sur la commune de Lattes, traite les effluents de 14 communes de Montpellier Méditerranée Métropole (Castelnau-le-Lez, Castries, Clapiers, Grabels, Jacou, Juvignac, Lattes, Le Crès, Montferrier-sur-Lez, Montpellier, Pérols, Prades-le-Lez, Saint-Jean-de-Védas, Vendargues) et de 5 communes situées hors territoire métropolitain (Assas, Teyran, Mauguio (Carnon et Figuières- Vauguières), Palavas-les-Flots et Saint-Aunès).
 
Afin d’améliorer la gestion des effluents en temps de pluie et la qualité des eaux usées traitées dans un contexte de croissance démographique du bassin montpelliérain et de changement climatique, Montpellier Méditerranée Métropole (ci-après « la Métropole ») a engagé un vaste programme de modernisation de Maera. Outre l’augmentation de la capacité de traitement, ce programme comprend un volet développement durable important comportant notamment l’objectif d’une station à énergie positive et le développement d’une filière de réutilisation des eaux usées traitées.
Les travaux de modernisation seront réalisés par un groupement d’entreprises dont OTV est le mandataire dans le cadre d’un marché global de performances notifié le 9 septembre 2022 par la Métropole et transféré le 1er janvier 2023 à la Régie des eaux de Montpellier Méditerranée Métropole (ci-après « la Régie »). Dans la continuité de ces travaux de modernisation, la Régie porte le projet d’évolution du traitement des boues de la station, vers un traitement plus optimisé associé à une valorisation énergétique poussée. Ainsi, à l’heure actuelle, le traitement des eaux usées génère des sous-produits et notamment des « boues d’épuration » qui sont, après digestion et déshydratation sur le site de Maera, évacuées et valorisées hors site. Le territoire de la Métropole ne bénéficiant que de faibles débouchés pour valoriser ses boues in situ, elles sont évacuées hors du département. Ce fonctionnement engendrant des nuisances et un coût financier et écologique important, la Régie a décidé de le faire évoluer. Ce projet d’évolution du traitement des boues de la station de traitement des eaux usées Maera a pour objectif de répondre aux enjeux de Montpellier Méditerranée Métropole à savoir :
• Viser l’autonomie pour la valorisation de ses propres déchets avec la mise en œuvre d’une unité de valorisation énergétique des boues pour fiabiliser et pérenniser la filière de valorisation et réduire de façon significative le trafic de camions, afin d’améliorer l’empreinte carbone de l’installation ;
• S’inscrire dans la politique énergétique locale en poussant au maximum la valorisation du potentiel énergétique de la filière, avec une utilisation directement sur site et à destination des réseaux de chaleur existants à proximité ;
• Maîtriser les risques industriels pour protéger au maximum les personnes, les biens et l’environnement ;
• Réduire les nuisances vis-à-vis des riverains.
Au regard des enjeux de ce projet d’unité de valorisation énergétique des boues, projet soumis à évaluation environnementale, la Régie a décidé, en tant que maître d’ouvrage, de lancer une concertation préalable à sa réalisation dans le cadre des articles R. 121-19 et L. 121-16 du Code de l’Environnement. Outre d’expliquer le projet et de recueillir les avis des participants, cette concertation préalable aura pour objectif de consulter le public sur des thématiques précises.
La présente délibération a pour objet de présenter les modalités de cette concertation préalable qui se déroulera entre le 2 mars et le 31 mars 2023. Conformément aux articles précités du Code de l’Environnement, la concertation sera annoncée deux semaines avant son démarrage via des avis d’affichage aux sièges de la Métropole et de la Régie et dans les 19 communes de la Métropole, des avis publiés sur les sites internet de la Métropole et de la Régie ainsi que des avis publiés dans la presse locale.
 
Les modalités proposées pour la concertation, décrites ci-après, permettent de prendre en compte de manière différenciée le grand public à l’échelle des 19 communes raccordées à Maera (périmètre éloigné), les habitants situés le périmètre intermédiaire (1 à 3 kms autour de la station) et les riverains de la station (périmètre immédiat de 1km autour de la station). Elles sont les suivantes :
1. Mise à disposition d’un dossier de concertation et contributions écrites du public ;
• Mise à disposition d’un dossier de concertation sur le site internet de la Régie et dans les communes situées dans le périmètre immédiat à intermédiaire du projet (Lattes, Montpellier, Pérols, Mauguio) ;
• Mise à disposition d’un formulaire sur le site internet de la Régie pour permettre au public d’apporter sa contribution et de registres papiers dans les communes du périmètre intermédiaire ;
2. Rencontres avec le public :
• Un forum participatif de lancement à destination du grand public dont les objectifs sont d’expliquer le projet d’évolution et ses principales caractéristiques, de partager le cadre et les modalités de la concertation, et d’échanger et répondre aux questions des participants. Il s’organisera en deux temps :
 1er temps : introduction, présentation du projet, questions/réponses ;
 2ème temps : tenue de stands pour permettre aux participants de s’informer et d’échanger en petit comité sur différentes thématiques ;
• Des ateliers thématiques :
Ces ateliers à destination des habitants du périmètre immédiat ont pour objectif de présenter les marges de manœuvre ouvertes à la concertation, permettre aux participants de contribuer sur les axes ouverts à la concertation, échanger et répondre aux questions des participants. Ils ont également pour objectif de permettre aux riverains de se projeter dans leur futur environnement et d’identifier les aménagements annexes qui permettraient de renforcer l’acceptabilité du projet.
3. Visite de site :
Au cours des ateliers participatifs à destination des riverains de la station, une visite de l’unité de valorisation énergétique des boues de la station de traitement des eaux usées de Béziers sera proposée. Cette visite sera également proposée aux élus de la commune de Lattes.
4. Une réunion publique de clôture.
La concertation préalable réglementaire fera l’objet d’un bilan de la concertation, mis à disposition du public sur le site internet de la Régie et en version papier au siège de la Régie, de la Métropole et de la commune de Lattes. Il explicitera les grands enseignements et l’impact de la démarche sur le projet retenu et annoncera les étapes à venir sur le plan administratif et technique.
En cas d’approbation du bilan de la concertation, qui fera l’objet d’un rapport au prochain Conseil d’Administration de la Régie prévu en avril, le dossier d’autorisation environnementale sera déposé pour instruction auprès des services de l’Etat. Il sera suivi d’une enquête publique courant 2024 qui permettra d’ouvrir un nouveau temps contributif, avec cette fois-ci le dossier technique finalisé et le projet tel que soumis aux autorités compétentes.
 
Commentaire perso : de Thierry USO de l'assos eau secours 34
 
Cette concertation préalable a pour objet l'acceptation sociale de l'incinération des boues résiduelles après biodigestion et cogénération de chaleur et de biométhane. Parler de valorisation énergétique des boues mais pas de l'incinération et du devenir du sable chargé de métaux lourds qui en résulte est assez faux-cul. Il y a plusieurs technologies d'incinération des boues résiduelles de performance et de coût très divers. J'ai demandé si la technologie retenue était l'oxydation humide à haute température, procédé "mis au point" par OTV qui est une cata. Ce n'est pas le cas. La step de Béziers exploitée par Suez utilise la technologie d'incinération retenue pour Maera.
 
La concertation préalable dure seulement un mois. Par conséquent, il faut se bouger si on veut participer intelligemment. Je vais demander s'il est possible de visiter la step de Béziers lorsqu'on est ni riverains de Maera ni élus de Lattes. 

Eau Secours 34

Visite de Maera le 7 avril 2022

La visite fut guidée par M. Sébastien RANC médiateur du CPIE-APIEU.

La station d'épuration Maera est située sur le site de la Céreirède au bord du Lez à Lattes.

Cette station, utilisée par 19 communes dont st Jean de Védas, traite les eaux usés de 470 OOO habitants soit 130 millions de litres d'eaux par jour avant de les rejeter au large de Palavas via 20 km de canalisation.

En 2005, Georges Frêche, président de Montpellier agglomération, choisit ce prénom Maéra pour rebaptiser l’ex-station d’épuration Céreirède rénovée et modernisée entre 2002 et 2006.

La station d'épuration Maera, mise en service en 2006, traite les eaux usées domestiques de 19 communes :  Montpellier, Castries Juvignac, Castelnau-le-Lez, Saint-Jean-de-Védas, Grabels, Clapiers, Montferrier-sur-Lez, Prades-le-Lez, Jacou, Le Crès, Vendargues, Lattes, Pérols, Assas, Teyran, Saint Aunès*, Mauguio-Carnon, Palavas, soit 380 000 habitants avec la possibilité d’une capacité de 470 000 habitants  auxquelles s'ajoutent les eaux pluviales du centre de Montpellier (Écusson) qui ne sont pas dissociées dans le réseau. Elle traite 120 Millions de litres/jour (1500 litres/seconde traitées et en parallèle rejetées en mer après traitement à 11km de la plage au niveau de Palavas.)

L’équipe de la station Maera se compose de 15 personnes : électromécaniciens, agents de maintenance, laborantins (pour la traçabilité des boues et la filière eau), automaticien (désodorisation, process H2S), directeur et agents d’exploitation sous la gouvernance de Véolia.

À Maera, les particules nocives sont éliminées à 95 %Un très bon résultat comparé aux autres stations d’épuration, puisqu’en France, le taux de rendement de dépollution est plutôt autour de 85 %. Si Maera est si performante, c’est grâce à la biofiltration.

Aujourd’hui la station a un bilan blanc (l’énergie achetée par l’usine est égale à celle qui en sort. Dans le futur projet, elle deviendra également une usine à énergie positive.

 

LE FONCTIONNEMENT ACTUEL.

Via le réseau d’assainissement, les eaux usées cheminent jusqu’à Maera. Les pollutions qu’elles contiennent sont classées en trois types :

      Les pollutions grossières : les plus volumineuses. Ex : le papier toilette, les lingettes… formant des « filasses ».

      Les pollutions particulaires : matière en suspension organique et minérale.

      Les pollutions dissoutes : dégradables par des bactéries aérobies.

Au fur et à mesure de leur trajet dans la station, les eaux usées de la métropole vont être débarrassées de toutes leurs pollutions. Elles vont tout d’abord être “prétraitées”.

Les étapes du pré-traitement :

      Le dégrillage grossier avec des mailles de grilles de 5 cm. Tout ce qui est plus gros ne passe pas et sera traité par enfouissement ou incinération à Evolia Nîmes.

      Le relevage et le dégrillage : les mailles sont de 6 mm. Idem, les résidus filtrés par les grilles partiront à Evolia.

      Le dessablage et le déshuilage : l’eau est acheminée dans 4 grands bassins où il y a des chariots mobiles équipés de racleurs en surface et au fond pour les sables. Les sables sont raclés. Ils seront traités par Evolia. Le sable trop contaminé sera brûlé avec les refus de dégrillage.

Le étapes du traitement :

Une fois débarrassées des polluants les plus grossiers, les eaux vont peu à peu être délestées du reste de leurs particules polluantes (particulaires et dissoutes). 

      Les traitements à fortes charges :

o   La phase biologique.

o   La phase physico-chimique : cette étape va séparer l’eau de ses polluants qui vont former des boues.

      Le traitement des boues :

Les épaississeurs : les boues vont y être épaissies puis digérées. Elles pourront être utilisées comme engrais en agriculture.  La fermentation va produire du biogaz (75 % de méthane valorisé pour chauffer ou être transformé en électricité.

      Ultime étape : la bio filtration :

Elle se déroule sur des bio filtres remplis de billes de polystyrène. À l’issue de la décantation, l’eau va être envoyée sur ces billes qui agissent comme des filtres biologiques : en surface des billes, il y a des bactéries qui se développent et vont dégrader la matière organique.

Au bout de 24 heures, les biostyrs seront nettoyés (à l’aide d’eau sur pressée). L’eau bio filtrée va ensuite rejoindre l’émissaire et parcourir 20 km jusqu’à la Méditerranée, dont 11 km sous la mer.

Des bouées jaunes signalent l’endroit du rejet. “Des études réalisées par l’Ifremer en 2017 attestent qu’il n’y a pas plus de polluants à la sortie du rejet que partout ailleurs en mer Méditerranée ».

Ça sent mauvais ou pas une station d’épuration ?

Selon notre guide tout est sous contrôle grâce au process de désodorisation. Quant au nuage d’hydrogène sulfuré (H2S) qui flotte au-dessus de la station, il précise qu'une vingtaine de capteurs sont répartis au sein et autour de la station. Une modélisation du nuage d’odeur permet de faire des prévisions en fonction de la météo et de neutraliser l’H2S si nécessaire. De la même manière, la qualité de l’eau en station est analysée avant d’être rejetée, et la siccité (% de matière sèche) de la boue est contrôlée 2 fois par semaine.

La désodorisation : système en 3 tours : la 1re, l’air est lavé à l’acide chlorhydrique (odeur de poisson pourri) ; dans la 2e, elle l’est avec de la soude (odeur d’œuf pourri) ; dans la 3e, avec de l’eau de javel (odeur de chou).

Problème en cas de fort orage !

Le prétraitement et le traitement des eaux usées actuels correspondent au fonctionnement “classique” de la station. En cas de fortes pluies, il peut exister une saturation car une partie du vieux Montpellier possède un réseau unitaire : les eaux usées domestiques et pluviales y sont mélangées. Donc, quand il pleut en centre-ville, ça impacte le débit arrivant à Maera.

Jusqu’à 1,5 m3/seconde, pas de problème. Les eaux suivront le prétraitement puis le traitement biologique. S’il pleut jusqu’à 3 m3/seconde, les eaux rejoindront les bassins de stockage de 25 000 m3. “Si la pluie s’arrête, le contenu de ces bassins sera envoyé en tête de station et vidé doucement. Quand les bassins de stockage sont pleins, les 4 décanteurs vont marcher à vive allure. La station est alors à plein régime » Au-delà de 4 m3/seconde, lors d’un épisode Cévenol par exemple, “sa capacité de traitement atteint ses limites ” Les déversoirs d’orage du réseau unitaire vont alors directement rejeter le trop-plein d’effluents dans le lez, sans passer par Maera. Une situation qui ne devrait plus se produire après les futurs travaux de 2023.

L'eau ainsi nettoyée sera évacuée au-delà de Palavas par son émissaire de 20 km de long, dont une portion souterraine de 4,8 km, une portion lagunaire de 4,3 km et une portion marine de 11 km.

 

UN PROJET D'AMÉNAGEMENT À PARTIR de 2023

Pour répondre aux nouveaux enjeux de développement durable et accompagner le développement du territoire (c’est-à-dire traiter les eaux usées de 660 000 habitants), Montpellier Méditerranée Métropole engage un projet concerté de modernisation de Maera, d'un budget de 109 M€ HT à l'horizon 2023 (des travaux qui vont durer 8ans). Il s’agit de rendre la station à énergie positive, dotée des moyens d'une station « zéro nuisance » et autosuffisante. 3 enjeux :

      Protéger les milieux naturels en limitant l'empreinte environnementale par temps de pluie : il est prévu de supprimer tous les déversements au Lez pour des pluies courantes, inférieures à la pluie de fréquence mensuelle.

      Optimiser le fonctionnement de Maera pour répondre à l'objectif « zéro nuisance » pour l'environnement immédiat du site : les ouvrages les plus anciens seront supprimés et l'ensemble des ouvrages de la station seront couverts et désodorisés.

      Valoriser l'énergie des eaux usées pour faire de Maera, une station à énergie positive : le projet prévoit de valoriser le carbone organique contenu dans l'eau sous forme de biogaz.

      Rationaliser et pérenniser la filière de traitement des boues en créant une filière de traitement complète : la station Maera modernisée comprendra une filière de traitement complet des boues afin de réduire les quantités à évacuer.

 

Remarque : il n'y a pas de nettoyage 

des métaux lourds et la présence de lingettes dans le circuit posent des problèmes d'entretien.